Des visages sur les paysages

Nous sommes toujours dans la région d’Aljezur où il n’est pas évident de s’en détacher. On va de rencontre en rencontre, d’histoires précieuses en tranche de vie et d’Oasis en petit bout de paradis.
Ici le temps s’arrête, laissant place à l’instant. Le tissu social est présent dans les cœurs. C’est une harmonie, au delà de tout préjugé, de tout concept, on sent dans l’air un respect constant et une bonne humeur lattente . Peut être la rémanaissance d’une dictature présente trop longtemps…

Nous avons tout d’abord rencontré Juju et  Cécé. Une jolie petite maison, flanquée sur belle Colline, enclavée par des montagnes verdoyantes de forêts d’eucalyptus et de chênes liège. Un immense jardin visant l’autonomie, rempli de tout un tas de fruits et de légumes ( exotiques pour certains). Les terrasses débordantes de vie laissent place à de magnifiques bassins permettant d’assumer les étés chauds et secs.

Ici on teste, on plante, on observe, on goûte et on chasse les javalis ( sanglier) à coup de poste radio que l’on laisse allumer la nuit.

Le soir, nous nous sommes dirigés, avec l’ami Babal, au Cabeço. Un bar associatif, tenu par Champ d’automne et Coco, où tout les samedis soirs se déroule une jam session. Les musiciens de la vallée sont invités à venir accompagner de leur instrument à pousser la chansonnette.

Une brochette de medronho

C’est également un lieu d’échanges, une bibliothèque, un endroit où l’on joue, où l’on rigole et bien d’autre…

Il y a par exemple, les boites aux lettres de tous les gens des environs, ce qui simplifie le travail du facteur, et permet aux gens d’avoir un lieu de rencontres, où l’on discute du temps qui passe.

Après avoir passé 2 soirs à faire de la musique, parsemés de belles tranches de rigolade et d’enrichissantes rencontres, Champs d’automne ( prénom d’indien d’amérique du nord) nous a invités à partager sa passion pour cet illustre peuple.

Non loin du Cabéço, après avoir parcourus quelques chemins cahoteux, nous sommes arrivés à la « réserve » Arroio. Un joli terrain blotti entre 2 vallées où au milieu coule un ruisseau.

Même au fin fond de l’Algarve, l’Oc nous suit!

Chasseur de respounchous!

J’ai pu un peu exercer ma passion du bois, en leur consolidant leur rampe d’escalier par une petite jambe de force.  Puis nous avons rééquilibré le tipi. Ce qui m’a permis d’apprendre les bases d’une construction indienne. J’y ai même construit un petit barrage pour pouvoir barboter tranquillou.

Suite à une jolie soirée au coin du feu, à gratter les cordes accompagné de l’ami Pierrot, nous sommes allés remplir nos réserves d’eau chez Piñla. Ce personnage atypique vit dans une charmante bicoque, faite de pierres, de bois et d’harmonie.

Un gigantesque jardin assure à cet octogénaire une autonomie alimentaire aussi belle que saine. Faisant ses conserves pour l’année, nous avons eu le privilège d’être invités à sa table, à peine arrivés.

Sacré vie pour ce philosophe d’origine indienne enclin à nous faire partager son monde.

Une des autres fabuleuses rencontres, Bernard et Bianca…

Après quelques promesses de revenir voir ce patriarche, nous sommes allés nous poser prêt d’une rivière bordée de peupliers et d’eucalyptus. Un sacré endroit, vestige d’une communauté indianiste. Perna seca (la jambe sèche). Pas si sèche que ça, par temps de pluie car la nature et ses flots ont vite fait de reprendre possession des lieux.

Le 25 avril, au Portugal, c’est la fête nationale. La grande célébration de l’anniversaire de la révolution de 74. Le renversement de la dictature de Salazar par la révolution des Œillets.

Nous avons donc bougé avec l’ami Pierrot, a Odemira, festoyer.

Concerts, Vinho tinto et bonne ambiance.

Ensuite, nous avons migré à la praia d’Odeceixe.

Magnifique plage, encore une, à la frontiere de l’Algarve et l’Alentejo, traversée par un fleuve.

Nous voila de retour à Aljezur, pour faire notre tourné d’adieu, à toutes les personnes que nous avons rencontrées durant notre escale. Nous remonterons tranquillement vers le nord afin de continuer notre périple.